TOUCH and GO  Navigateur

 

Peu importe la date exacte en 1972 .

Depuis ISTRES, au cours d’une « Zoulou» , ayant effectué tous les exercices prévus, nos deux pilotes   R. et  D. étaient dans l’ expectative du devoir accompli.

C’est alors que  D. suggéra, sourire narquois aux lèvres : ‘’ Le prochain TOUCH and GO, il n’y a qu’à le faire faire par BOUCHER . ’’

Réponde  de R. : ‘’ Il va se dégonfler .‘’

Alors, calmement, j’ai quitté le siège Navigateur, ai tapé respectueusement sur l’épaule de R. en place gauche, pour le prier de bien vouloir me laisser sa place.

Stupéfait, ne voulant pas …. il m’ ordonna de prendre la place droite en précisant ( j’allais écrire en hurlant )

 qu’il garderait la main mise sur les 4 manettes des gaz  ( OUF !! heureusement !!! )

Eh bien, je fis le tour de piste, la descente, l’atterrissage et la remise des gaz, en somme, le Touch and Go !

 

Peut-être pour ébranler ma sérénité apparente, R.  déclara que je devais être incapable d’amener en percée radar de bord, l’avion face à la bande.   A cet effet, tous les moyens radioélectriques me furent coupés : ( VOR,  Radiocompas, ….  ) et les rideaux tirés. : 

La confiance bordel !!!! 

Champagne à la clé, je promettais que le train avant serait ‘’ on the center line ‘’ au toucher des roues.

Quelle ineptie de croire qu’avec ce type de radar ce fut réalisable !!!  En effet, n’oublions pas que les minima navigateur dans ce cas , sont : 2 Nm et 500 pieds.    En douce, je chargeai  L.D. mon fidèle O.R.V. , moyennant secret  absolu, depuis son jump-seat, et à travers les rideaux, de me tapoter sur la bonne épaule un coup par degré nécessaire à la correction finale de cap.

Pari gagné : la roulette  était sur la ligne centrale, et je proposai de recommencer pour démontrer que ce n’était pas un coup de pot.    J’essuyai un net refus.

 

Mauvais perdant sans doute, quelque temps plus tard, pendant mon épreuve de Commandant d’avion,

R.  m’imposa un déroutement sur LORIENT  avec percée radar de bord, donc, sans aucun entrainement  préalable sur ce terrain, et, surtout sans aucune connaissance des échos radarisables.

Eh bien, en finale, nous n’étions pas face à la bande et je n’avais pas à en rougir.

Pour autant,  R.  ne paya jamais le champagne qu’il devait.

 

La  véracité des faits ne peut plus être avérée  par les deux pilotes aujourd’hui disparus, mais  L.D.,  désormais libéré de notre secret peut témoigner de ce qui restera  sans doute, une anecdote exclusive

 

                                                                                                          André BOUCHER